Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

“Il est de la responsabilité de tous de veiller à ce que les nouveaux moyens de diffusion de l'information se traduisent par un enrichissement, et non un appauvrissement du patrimoine culturel mondial.” Pierre Joliot

Marseille: Les artistes se mobilisent contre le FN

Marseille: Les artistes se mobilisent contre le FN

CULTURE La Friche de la Belle de Mai organise samedi une journée « artistique et citoyenne » contre les propos de Marion Maréchal-Le Pen sur l’art contemporain…

Les artistes marseillais s’engagent contre le Front national. La Friche de la Belle de Mai réunit samedi une cinquantaine de plasticiens, écrivains, musiciens et danseurs pour une « journée artistique et citoyenne ». Julien Blaine, Hervé di Rosa, Raphaël Imbert, Frédéric Nevchehirlian ou encore Papet J proposeront gratuitement une trentaine d’improvisations en hommage à la « liberté de création ».

Le public, de son côté, sera invité à peindre des points rouges sur tous les préfabriqués de la Friche. L’historien et critique d’art, Paul Ardenne, donnera ensuite une conférence sur les « facéties artistiques » avant l’interprétation de deux œuvres musicales de John Cage (4’ 33” et Radio Music). Des DJ prendront enfin le relais pour clore cette journée spéciale baptisée « Prière de déranger ».

« Dix bobos… »

C’est le directeur de la Friche, Alain Arnaudet, et le collectif d’artistes du Point Rouge qui ont monté cette opération. Tout est parti d’une déclaration de Marion Maréchal-Le Pen, candidate aux élections régionales en PACA, lors des universités du FN le 5 septembre qui se sont déroulées à Marseille. La députée du Vaucluse y avait fustigé « l’art d’élite » où « dix bobos font semblant de s’émerveiller devant deux points rouges sur une toile ». Cette critique virulente de l’art contemporain faisait suite à une exposition organisée quelques semaines plus tôt par la Friche de la Belle de Mai

Le Dernier Cri, une structure d’art underground dirigé par l’artiste Pakito Bolino, y avait présenté quelques œuvres de deux peintres allemands, Stu Mead et Reinhard Scheibner. Cette exposition de dessins érotiques, interdite aux moins de 18 ans, avait été qualifiée d’art « pédophile » par Stéphane Ravier, sénateur-maire (FN) du 7e secteur. S’en était suivi de nombreuses insultes et menaces à l’encontre de Pakito Bolino et une remise en cause des subventions publiques à la Friche par les collectivités locales. La polémique s’était achevée par une manifestation d’élus FN et de militants d’extrême-droite sous les fenêtres du Conseil régional.

Trois mois plus tard, et à dix jours du premier tour des élections régionales, la Friche de la Belle de Mai entend à nouveau défendre la « nécessité de la transgression en art », selon son directeur Alain Arnaudet. « La pensée d’aujourd’hui s’est construite grâce à l’imaginaire et aux actes audacieux de nos aînés, rappelle-t-il. En 1915, Malevitch faisait un geste artistique transgressif quand il a peint son Carré noir sur fond blanc. Ce geste signifiait le début de l’abstraction qui a enclenché tout un type nouveau de pensée, et qui a ensuite irrigué notre regard sur le monde ».

« Quand l’artiste crée, il crée pour tous »

« La transgression artistique participe à la création de la pensée de demain (…) dont vont se nourrir les générations suivantes, ajoute-t-il. Un pays sans création, c’est un pays en régression ». La Friche de la Belle de Mai n’est pas le seul lieu artistique marseillais à avoir réagi aux propos de Marion Maréchal-Le Pen.

Dans un communiqué publié fin octobre, Barbara Satre, codirectrice de la galerie Béa-Ba située sur la rue Sainte (7e), répondait « point par point » à la candidate aux élections régionales - et donnée favorie par les récents sondages. « On ne peut pas laisser penser que l’art contemporain n’est pas fait pour le plus grand monde, explique-t-elle aujourd'hui. Quand l’artiste crée, il crée pour tous. C'est d'ailleurs pour cela que le FN considère l'activité des artistes comme une menace ».

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article