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“Il est de la responsabilité de tous de veiller à ce que les nouveaux moyens de diffusion de l'information se traduisent par un enrichissement, et non un appauvrissement du patrimoine culturel mondial.” Pierre Joliot

Marseille : peut-on laisser mourir le ferry-boat ?

Marseille : peut-on laisser mourir le ferry-boat ?

Parce que la Ville ne parvient plus à gérer son personnel navigant, le fonctionnement de la ligne est de plus en plus aléatoire. Au risque de l'interrompre

Un peu plus de cinq ans après sa mise en service -le 1er février 2010-, le nouveau ferry-boat électrosolaire aurait-il déjà atteint le crépuscule de son existence ? On pourrait le croire en le voyant ronger ses amarres à longueur de journée, collé comme une ventouse à son embarcadère du quai de Rive Neuve. Jamais sans doute le fonctionnement de la ligne mythique qui relie l'hôtel de ville à la place aux Huiles n'aura été aussi erratique. Depuis le début de l'année, sa régularité n'a cessé de se dégrader, la durée des interruptions de service dépassant progressivement celle de son activité. Et la raison de ces perturbations n'est pas celle que l'on croit. Contrairement aux apparences, la défaillance du Ferry-boat n'est pas technique mais humaine.

"Les équipages sont déstabilisés par les arrêts maladie à répétition et les contraintes de gestion d'un personnel qui relève du double statut de marin et d'agent de la Ville, explique Didier Réault, adjoint au maire (LR) en charge de la Mer. Certains de nos personnels ont fait de très gros efforts pour pallier les absences de leurs collègues et permettre au ferry-boat de continuer à tourner.

La (seule ?) alternative : embaucher 4 ou 5 marins, ou transférer la ligne à MPM...

"Je ne peux pas leur en demander plus. Ils ont accumulé des temps de récupération et de congés qu'ils doivent prendre". Pour Didier Réault, la solution passerait soit par "l'embauche de quatre à cinq marins supplémentaires", ce à quoi la ville se refuse, soit par "le transfert de l'exploitation de la ligne à l'actuelle communauté urbaine MPM et demain à la métropole, c'est-à-dire son intégration dans un système global de transports en commun". Un transfert qui impliquerait un changement de statut du personnel mais sans doute aussi pour le public, le rétablissement d'une traversée payante.

Quant au César, le ferry-boat d'origine construit en 1952 et qui avait été restauré au prix fort -500 000 €- afin de remplacer le titulaire de la ligne en cas de panne ou d'arrêt pour entretien, il brille lui aussi par son absence. Son agrément de navigation lui a en effet été retiré par la DDTM (ex-Affaires maritimes) en raison de sa non-conformité avec la réglementation qui exige entre autre une double motorisation.

La Ville dit cependant "travailler activement" avec les services de la DDTM pour obtenir à nouveau la délivrance de cet agrément, mais comme le souligne un proche du dossier, "avec ou sans ce document, le César ne pourra de toute façon pas fonctionner, puisque pour lui aussi, l'équipage fera défaut".

La situation semble donc totalement bloquée et nombreux sont ceux, autour du Vieux-Port, qui craignent que les deux bateaux ne connaissent le même sort que les fameux Mouche IV et Mouche VII que leur propriétaire avait cédés à la Ville de Marseille en 1984 et qui avaient fini à la casse après avoir coulé dans le Vieux-Port.

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